"Quatre Américains de classe moyenne, Ed Gentry, Lewis Medlock, Bobby Trippe et Drew Ballinger décident de consacrer leur week-end à la descente en canoë d'une impétueuse rivière située au nord de la Géorgie. Ils envisagent cette expédition comme un dernier hommage à une nature sauvage et condamnée par la construction d'un futur barrage. Mais les dangers qu'ils affronteront ne proviendront pas uniquement des flots tumultueux de la rivière... "
Ce Boorman ! Pffff. Lorsque j'ais vue ce film pour la première fois, a la télé, étant jeune j'ais été pris par une envies de sombrer dans la noirceur. Avec une ambiance sale et malsaine, le film contredit complètement l’idée d’une nature accueillante, en accord avec nous. Filmer avec une intensité incroyable, Boorman nous rappel que nul ne peut être plus fort que la nature.
C’est une adaptation du roman homonyme de James Dickey (qui joue d’ailleurs un shérif à la fin du film) et qui est mort en 1997. Mais ce que Boorman à apporter visuellement a ce récit, est ce suspense nerveux qui vous épuise, a force de contractions soulevées par un rythme haletant. Le film commence doucement pourtant, avec son propos humaniste et écologiste, amener par Lewis (Burt Reynolds) un personnage au charisme fort et qui aime le risque, ce faisant chef d’une expédition pour aller avec trois autres citadins, à la rencontre de cette rivière, la dernière de l’état du Sud, qui disparaitra pour laisser place a un barrage, a la civilisation, au progrès. Mais le film monte en intensité et en puissance, pour virer au cauchemar ! Comme si cette rivière était un fil conducteur a la descente aux enfers ! Et c’est violent. Pour quelque scène du moins. Mais c’est une violence très réaliste et non spectaculaire. Dans cette nature hostile et implacable, cette rivière est clairement le personnage de cet œuvre ! Cette foret inadaptée pour l’homme moderne, qui aime ce vengé de celui qui essaye de la souiller, malgré que ces mêmes hommes essayent d’affronter toutes les difficultés. Mais ce retour au source est très dure ! Car il faut survivre et par conséquent, tuer par nécessitée ou parfois même par obligation… Oui cette foret est habitée par d’autre hommes que la nature a transformer, presque adopter, elle ce sert de ses instruments humains primitifs. Ils ne font même pas partie de la plus basse des classes de notre société. Notre civilisation n’eu aucune emprise sur eux. Ils n’en connaissent rien d’ailleurs.
Ce film a donc été tourné en décor naturels forcement. Quelque part en Géorgie et en Caroline du Sud. L’équipe de tournage a eu, autant que les personnages du film, énormément de problème de logistique et d’installation tout en respectant ce décor naturel. Au niveau budget, pour un film de cette trempe, c’était super limiter, avec 2 millions de dollars seulement. Du coup les acteurs n’était même pas assurés. Boorman a embauché ainsi les habitants locaux, ce qui rendit le film encore plus fort.
C’est vraiment un des meilleurs films de Boorman avec bien sûr la Foret d’Emeraude et Excalibur. Filmer avec une virtuosité sans faille. Il nous offre quelque scène mythique, comme celle évidement du "Duelling Banjos" Où le personnage de Drew, fait un duo avec un enfant attacher a son banjo et qui ce transforme petit a petit en duel frénétique. Ce passage, est très intéressant, car il y a une progression de la mise en scène, grâce a des gros plans sur chacun des duellistes, avec un jeu de champs contrechamps, et enfin un petit travelling qui accompagne Drew s’avançant vers l’enfant, réunissant ainsi les deux personnages dans le même plan et culminant dans une musique brillante de rythme, excluant, progressivement, tout autre son au alentour. C’est le seul moment ou les hommes modernes sont en osmose avec la population environnante. L’un tape des mains, l’autre exécute un pas de danse locale et un autre, siffle dans sont coin. La musique est, cet art qui réussi a nous arracher de ce monde englobant ainsi toute cette torpeur et réussi a nous unir malgré tout. Mais le pouvoir de la musique est limité, car cet art entre en conflit avec celui qui veut prendre le pouvoir dans ce lieu naturel. C’est pour cela que l’enfant gagne ce conflit en solo et se tut ensuite, laissant Drew, perdre le fil de sa guitare et autre chose plus tard... La musique apporte la paix et l’harmonie et non le conflit ou même le duel…
Bobby (Ned Beatty) s’adressant a Ed (Jon Voight, le papa d’Angelina Jolie ):
"Quand on parle de dégénérescence, on dit ça en l’aire, mais c’est pas beau a voir"
Un redneck surprenant Bobby par derrière.
"On joue quand même du banjo"
Malheureusement, ce film reste comme œuvre dérangeante qui a marqué toute une jeunesse rêvant à cette époque justement, du retour à la nature où les hommes pourraient vivre ensemble, en paix façon « Peace and Love » des années 70. Et ca on le voit bien dans la scène du viol de Bobby par un redneck (montagnard) voyant en ce petit bonhomme grassouillet, une occasion d’assouvir ses pulsions sexuelles. Cette scène est le point culminant du film ! Elle pose des questions au sujet de la justice et de la loi pour plaider a la légitime défense. Peut-on passer outre, si l’on est hors d’atteinte de toute société organisée ? Ce passage est vraiment très fort que ce soit pour cette horrible scène du viol ou cette réflexion sur la confrontation des lois, celles des hommes ou celle de la nature…
Bien sûr, ayant vu ce film pour la premiere fois étant petit, je me suis fait une idée de cette nature dangereuse ! A telle point que l’ors des sorties de classe en foret, je scrutait dans les environs toute présence de montagnard et en essayant le plus possible de respecter la nature ;)
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